Un roi sans divertissement de Jean Giono
"On ne peut pas vivre dans un monde où l'on croit que l'élégance exquise du plumage de la pintade est inutile. Ceci est tout à fait à part. J'ai eu envie de le dire, je l'ai dit."
Chaque hiver, dans un village perdu au coeur des montagnes, des habitants disparaissent. On cherche, on bat la campagne, sans pourtant rien trouver de plus que quelques gouttes de sang frais sur la route enneigée. Cela fait des années que le mystère demeure, mais le capitaine Langlois s'obstine. Il n'y a pourtant que le vieux hêtre pour connaître le secret du village.
Un livre au premier abord assez difficile à lire. Je ne cache pas que j'ai eu un mal fou à rentrer dans l'histoire, ainsi qu'à m'adapter au syle de Giono (magistral, soit dit en passant, Giono est un conteur fabueux). Cependant, une fois prise dans ma lecture, j'ai tout de même eu beaucoup de mal à m'arrêter. Le genre de la chronique est assez particulier, la narration peut surprendre : je m'attendais par exemple à ce que l'enquête annoncée sur la quatrième de couverture prenne toute l'histoire, alors qu'elle n'en est en fait qu'une partie. Une oeuvre dont il me reste tout de même au final un ressentit positif, et que je ne peux donc que conseiller.
"Je ne crois pas, moi, qu'un homme puisse être différent des autres hommes au point d'avoir des raisons totalement incompréhensibles. Il n'y a pas d'étrangers. Il n' y a pas d'étrangers, comprends-tu ça, ma vielle ?"
Editions : Gallimard.
Deux mots sur l'auteur
Jean Giono est né en 1895 à Manosque. Ecrivain et scénariste français, son oeuvre dépeint la condition humaine, et conserve une portée universelle par ses questions morales. Il a participé en tant que soldat à l'une des batailles les plus sanglantes de la Première Guerre Mondiale ; le traumatisme qui en a résulté l'a rendu profondément pacifiste, pacifisme à cause duquel il a était accusé de collaboration avec les nazis lors de la Seconde Guerre Mondiale, pour non-opposition. Il mourût d'une crise cardiaque en 1970.